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UN RESTO, UNE CHEF, UNE RECETTE | Maria Gonçalves de la Vila Real

 

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Autêntico

Nostalgiques de vos vacances au Portugal et de ses petits restaurants familiaux, le Vila Real vous comblera. Maria Gonçalves y mitonne de savoureuses spécialités. Dépaysement garanti à deux pas de la Bibliothèque François-Mitterrand.

« Bienvenue chez moi ! », lance Maria Gonçalves, petit bout de femme tout de noir vêtu, coupe blonde impeccable et perles aux oreilles. Sa cuisine, explique-t-elle d’emblée, c’est son univers, et pas question de la déranger. « La chef, c’est elle », renchérit, sourire aux lèvres sa fille Stéphanie, qui l’aide à préparer les plats et les goûte avant de passer en salle pour assurer le service. Tous les midis, on retrouve à l’ardoise une spécialité lusitanienne comme le arroz de pato (le riz au canard) ou la feijoada, plat à base de haricots blancs équivalent de notre cassoulet mais élaboré avec diverses viandes (chorizo, porc, bœuf) et accompagné de riz. « Nos clients savent que le lundi, ils trouveront tel plat, le mardi tel autre et ainsi de suite toute la semaine », détaille Maria Gonçalves. Les amateurs de poisson ont l’embarras du choix et se régalent de daurades, de gambas ou d’encornets sauvages grillés et assaisonnés avec simplicité. « Un produit de qualité se suffit à lui-même », tient à rappeler Maria Gonçalves, qui bannit le congelé. Quant à l’incontournable bacalhau (morue), il est préparé de trois manières différentes : poêlé, mijoté dans une sauce à la tomate et au poivron ou en fricassée, accompagné d’un écrasé de pommes de terre. Très appréciée au Portugal, la morue est un plat que l’on mange plutôt à la maison qu’au restaurant, précise-t-elle.

Cuisiner comme à la maison


Autres mets typiques servis au Vila Real : le leitao (cochon de lait) et le cabrito (chevreau au four), qu’il faut penser à commander à l’avance puisque leur préparation demande du temps. Les viandes sont marinées durant vingt-quatre heures pour leur enlever le goût de lait. « Au Portugal, ces deux plats se retrouvent sur toutes les tables de fête notamment à Noël et à Pâques, même dans les familles pauvres comme l’était la mienne », raconte Maria Gonçalves, qui ne se considère pas comme un chef. « J’ai appris la cuisine sur le tas, je n’ai pas vraiment de technique. Je cuisine comme à la maison », insiste-t-elle en découpant à toute vitesse la viande du carne alentejana, savoureux mélange terre-mer de filet mignon de porc et de palourdes (voir recette). Originaire de Guimarães, petite ville située au nord de Porto, elle avait 14 ans lorsqu’elle a rejoint ses frères et sœurs installés à Paris. Mariée trois ans plus tard et mère de trois enfants, elle n’a jamais cessé de travailler. Arrivée au Vila Real en 2000, elle a d’abord été employée puis a repris l’affaire sept ans plus tard. Tout juste diplômée d’un BTS commercial, sa fille a décidé de la rejoindre dans l’aventure. Complices, les deux femmes n’ont pas besoin de se parler pour comprendre. Le mari de Maria Gonçalves officie, lui, au service.

Tradition, simplicité et authenticité

Côté décoration, point d’excentricité. Un large comptoir-bar en bois et brique sur lequel trônent d’appétissants pastéis de nata (petits flans à la crème), du mobilier en bois rustique et, aux murs, quelques clichés en noir et blanc de la ville natale de Maria. Rien de plus. La mère et la fille verraient bien une salle plus moderne et avouent se lasser un peu de ce décor, avant de se raviser : « C’est peut-être parce qu’il fait partie de notre quotidien… Mais au fond, je pense que les clients apprécient le côté traditionnel. Une déco contemporaine n’irait pas avec ce que nous servons. » Difficile à contredire. Tradition, simplicité et authenticité, Vila Real a tout bon.

 

[...] La suite de cet article est à retrouver dans Le 13 du Mois #54

 

Publié par Laurence Gonthier  le 03 Septembre 2015
 

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