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13 juin - 13 juillet 2015 - no52

Edito | La nature envahit la ville : tirons-nous !

On dirait que tout le monde s’y met, que c’est une machination : il faut que ce soit grand et vert, que ça chante dans les arbres, que l’air soit respirable. Eh, Paris ? Oh oh, Paris-Ville-Lumière ? Pardon pour cette provocation (c’est volontaire), mais il semblait jusque-là que la nature se trouvait à la campagne et que le poumon de la capitale était l’activité, pas l’oxygène. Qu’à Paris, les sauvages étaient les automobilistes, ceux qui vous envoient les portes de métro dans le pif sans penser à les retenir et les voisins de palier qui ne vous disent pas bonjour, pas les faucons et les renards... Pardon pour ce cynisme (c’est volontaire), mais si on se sent en ville comme à la campagne, à quoi sert-il encore d’être en ville ? Paris a ses richesses à elle, ses cinémas, ses théâtres, ses brasseries, ses bureaux de tabac ouverts toute la nuit, ses opportunités d’embauche. Au fond, que n’en ont pas à carrer les Parisiens de l’éco-quartier de la Zac de Rungis ?

Allez, soit, les choses évoluent. C’est pour le vivre-ensemble, après tout. Puisque ce n’est pas si facile de nous épanouir et de nous fréquenter, laissons-nous offrir des bestioles à regarder sur nos balcons quand on a la chance d’en avoir un et des promenades pour se croiser (sans se saluer) les jours de temps potable. Cet échantillon de campagne peut encore donner à certains une bonne raison d’habiter à Paris et éventuellement racheter les désillusions du travail. Pour avoir passé du temps à Pôle emploi ce mois-ci, sondé les voix et les visages, on a émis une hypothèse : pour qu’une ville soit agréable, il faut de l’argent. À défaut de l’argent, il faut de l’entraide et à défaut de l’entraide, de la verdure.

 

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Publié par Virginie Tauzin  le 15 Juin 2015

Extrait - La visionneuse

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