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DOSSIER | Spécial SEXE

 

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« J’ai testé pour vous le massage naturiste »

J’ai choisi au hasard deux établissements pour un moment de relaxation dans le plus simple appareil. Le principe était le même : entièrement nu et massé par une femme elle aussi en tenue d’Eve. Ni adepte ni habitué du naturisme, l’essai m’a réservé quelques surprises…

Est-ce qu’être nu nous plonge dans une relaxation encore plus intense ? Question primordiale. C’est vierge de toute expérience naturiste – donc un peu impressionnable sans doute – que je me lance dans cette aventure. Je m’attaque d’abord à la structure la plus « sérieuse ». Chez Natur&Zen, « institut naturiste haut de gamme », la première étape passe d’abord par le choix, sur le site Internet, de la femme – pas d’hommes dans l’équipe – qui s’occupera de vous. On se décide à partir de photos suggestives des masseuses en sous-vêtements et porte-jarretelles. Le visage est caché pour préserver leur anonymat mais le côté sexy est déjà à l’œuvre, et fait presque penser à un site d’escort girls. Un brin décalé, mais admettons. Une fois la masseuse sélectionnée, place au catalogue de soins. J’opte pour une des formules de base, « L’oasis de la détente », un massage à l’huile, nu bien sûr. 140€ pour une heure.

 

Sur place, dans le 14e, Laura (1) m’accueille avec douceur, mais fait payer avant. Elle m’accompagne jusqu’à une pièce semblable à tant d’autres salons de massage : ambiance tamisée à la lumière des bougies, chaleur agréable, musique relaxante. On me prie de prendre une douche, étape obligatoire pour tout massage en ces lieux. Sitôt séché, je m’allonge nu, fesses à l’air sur un large matelas au sol. Pas une table en hauteur, et ça aura son importance. Laura entre dans la pièce à son tour et se dévêtit. Elle engage alors le massage, d’abord de côté, ensuite à califourchon sur mon corps. De petits miroirs, subtilement installés sur les côtés, permettent aux intéressés de contempler la scène, et bien sûr la masseuse. La direction de Natur&Zen vante des filles dotées « d’une maîtrise et d’un savoir-faire habiles ». En réalité, le massage est un « simple » ballet de caresses et d’effleurements. Pas de prises comme on peut en attendre chez un kiné. Cela dit, la société ne le revendique pas.

 

Les parties intimes ne peuvent être touchées, masseur comme massé

 

Ceux qui attendent plus qu’un massage doivent passer leur chemin. Natur&Zen se veut clair, et propose simplement « de l’érotisme et de la sensualité pour apporter du frisson et de la relaxation ». Les parties intimes ne peuvent être touchées, masseur comme massé. Des caméras sont installées en évidence dans chaque pièce. Soit, mais la dimension sensuelle est bien présente. Surtout quand la masseuse me demande de me retourner, les parties intimes soudain visibles au grand jour, et qu’accroupie au bout du matelas, un ballet, presque corps contre corps, s’engage. Ses seins glissent sur mes joues, je me retrouve les yeux à quelques centimètres de son vagin. Position inconfortable, je reste les yeux bien fermés.

 

Certains de ses comportements jouent encore davantage sur la confusion, quand elle se met à pousser de petits soupirs de jouissance et à souffler sur la verge. Légère réaction physique, je n’en dirai pas plus. Étrange, très étrange situation. La pratique se veut encadrée, toute « initiative » fera cesser le massage immédiatement. La charte des lieux le rappelle : « Aucun toucher, massage ou effleurement ne peut être réclamé aux masseuses […], le personnel refusera toute sollicitation contraire aux mœurs. » En milieu de séance, Laura me propose d’essayer le body-body [corps nu contre corps nu, ndlr]. Je refuse poliment. Sur sa plaquette, Natur&Zen affirme pourtant que leurs salons ne proposent pas de « massages tantriques, body-body, finition ou toute autre activité prohibée. » Ces pratiques existent ailleurs, souvent bien cachées (lire l’encadré). Les body-body sont pourtant bel et bien proposés, comme dans la formule « IndéSENS des sens », au nom volontairement ambigu et racoleur. Nous avons essayé plusieurs fois de joindre le gérant, sans succès. Il répondait en 2012 à 20 Minutes : « Seules les masseuses sont garantes de la sensualité, le client reste passif. On joue beaucoup sur le côté sensuel, avec des caresses, des effleurements. Mais s’il y a dérive, la masseuse rappelle le client à l’ordre et si ça continue, le massage s’arrête. » Les règles semblent claires. Au bout d’une heure, je ressors bien relaxé, mais avec un sentiment mitigé.

 

[...] Lire la suite dans Le 13 du Mois #49

Publié par Philippe Legoulu, Anais Condomines, Virginie Tauzin  le 16 Mars 2015
 
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