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DOSSIER | Une Butte rouge et noir

 

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Sur la Butte d’autrefois, melting pot de prolos, ouvriers et immigrés, certains se passionnaient pour la cause politique. Pas trop de droite, les militants se répartissaient essentiellement entre rouges et noirs.


Comme dans toute la France des années 70, le quartier avait ses cocos. Mobilisés contre les promoteurs immobiliers qui cassaient le 13e, les militants pratiquaient le collage d’affiches et les réunions interminables de rigueur. Encartée au PCF pendant des années, Claudine Castel se souvient des réunions au local crasseux de la cellule du parti rue des Cinq-Diamants, à l’emplacement actuel de l’Association des amis de la Commune.  « C’était une cellule très mélangée avec des ouvriers du bâtiment, une institutrice, des étudiants comme moi. Après mai 68 et le reflux du mouvement gauchiste, la politique du PCF était extrêmement ouverte et des gens sans carte pouvaient participer aux réunions. » Concernés par les grandes causes sociales, les gens de la cellule Croulebarbe se sont mobilisés pour aider les ouvriers algériens qui logeaient dans l’hôtel des Cinq-Diamants, alors menacés d’expulsion. Le parti communiste des années 70, c’était aussi beaucoup de tractage et la vente de L’Huma dans le froid des dimanches matins. « On faisait du militantisme de base en vue des élections. D’ailleurs il s’en était fallu de peu pour qu’un député coco passe contre Hubert Germain (1). On s’était battu comme des lions. À l’époque, on tenait le haut du pavé. »


Les bars des anars

Très loin de l’organisation rigide du PCF, les idées folles et parfois géniales des anars pour amener la culture à la Butte. De longue tradition anarchiste, le quartier foisonne d’initiatives avec le groupe Jules-Vallès, le groupe Ascaso-Durruti et le Front libertaire. L’Organisation révolutionnaire anarchiste, prolongement du groupe Jules-Vallès avait un local à la place du tabac-presse actuel de la rue de la Butte-aux-Cailles. C’est dans ce local exigu que les libertaires se retrouvaient pour discuter debout  pendant des heures. Les anars se mobilisent aussi sur la question du logement. « Il commençait à y avoir des expulsions avec la fin des loyers 48, se souvient Serge Torrano, compagnon de route de Ramon Finster. Vers 1973 on a occupé l’immeuble au-dessus de la Folie en tête avec des travailleurs qui ne trouvaient pas de logement. »


[...]Lire la suite dans le 13 du Mois #24

Publié par Éloïse Fagard & Philippe Schaller  le 11 Décembre 2012
 

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