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DOSSIER I Le 13e, quartier rap

 

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Place forte du rap dans les années 90, le 13e reste un arrondissement marqué par la culture hip hop. Rencontre avec les rappeurs qui ont fait et continuent de faire sa réputation.

Ce n’est pas un hasard si l’un des premiers concerts événements du Ministère A.M.E.R a eu lieu à la halle Carpentier au début des années 90. Pas non plus anodin que Destroy man et Johnny Go – les précurseurs du rap en français avec Dee Nasty, Richie, et Lionnel D – ont grandi aux Olympiades, tour Tokyo. À cette époque, la culture hip hop est installée aux États-Unis et explose dans les quartiers français, particulièrement en banlieue et dans les 18e et 19e arrondissements. Le 13e devient lui aussi, peu à peu, le théâtre d’un rap éclectique, qui a marqué à sa manière l’histoire de cette « contre-culture ».

Mafia Trece ou les débuts du rap 13e

Les jeunes trouvent à travers cette expression artistique une façon de dire leur monde. C’est la vie de tous les jours qu’ils racontent, la leur et celle de leurs voisins. Les productions et les messages, eux, sont aussi variés que le quartier compte de rappeurs. Rap conscient, gang rap, jazz rap, influences soul, funk, west coast ou east coast… « Le 13e s’apparente à un pays niveau rap », résume Soul El Pato, d’origine péruvienne, influencé pour sa part par les sonorités latines. Un pays, mais aussi un village, où tout le monde se connaît, où on se rencontre en bas de l’immeuble, chez les uns ou les autres, où encore à la fête de la musique pour échanger ses textes. Dans ce contexte où, excepté certains centres d’animation, on ne les aide pas à se produire sur scène, les jeunes MC’s redoublent de motivation pour produire leur propre musique.

Don Joe, un jeune homme du quartier, va venir professionnaliser ce petit monde. Il a l’œil et l’envie de faire quelque chose de ces talents. En 1995, il sort une première compilation, Génération E, qui regroupe des groupes du 13e. En 1996, il va réunir dans un collectif des groupes du 13e et d’Ivry et prendra le nom de Mafia Trece (13 en espagnol). Écho du Sud, Moovens', des jeunes MC's qui démarrent leur carrière, comme le groupe SouthCide, Yannick (le cousin de Don Joe, qui sortira plus tard le tube Ces soirées-là) ou encore Diam's en font partie. Le succès est franc : Mafia Trece sera disque d’or avec son premier album, Cosa Nostra, vendu à plus de 90 000 exemplaires. « C’est la première fois que des mecs de quartier arrivent aussi haut en ayant tout autoproduit », se rappelle BG Lolo, membre de SouthCide. En 1996, la Mafia Trece signe avec Sony et sort son second album. Le collectif remplit le Zénith, donne des concerts à l’étranger. Mais en 1999, la Mafia se sépare, chacun se lançant dans des projets solo. Pour autant, dans le quartier, les MC’s continuent de se bouger.

 

La suite de cet article est à retrouver dans le 13 du Mois N°53

 

Publié par Rebecca Khananié  le 23 Juillet 2015
 

Commentaires  

 
0 #1 Karine 31-07-2015 10:30
wouaw Christian en photo !!! ça rajeunit pas !!
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