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CULTURE | Entretien avec Guillaume Robequain, auteur de Au cinéphile gourmand

 

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« Klapisch intègre toujours une scène de café dans ses films »

Directeur d’école le jour et cinéphile aguerri, Guillaume Robequain a autoproduit un ouvrage qui propose une sélection de 36 restaurants parisiens qui ont servi de décors à autant de films.

Le 13 du Mois : Comment est né votre projet ?

Guillaume Robequain : C’était il y a une vingtaine d’années, place Jeanne-d’Arc, pendant le tournage de Venus beauté. La production avait installé un institut de beauté à la place de la Société générale. Une fois le tournage achevé, l’institut est redevenu une banque. Ce qui m’a amusé, c’est de reconnaître le quartier tout en sachant que cet institut était complètement fictif. Après, j’ai commencé à regarder tous les lieux de tournage à Paris. Il y en a près de 20 000. J’ai dû choisir un fil rouge, les restaurants, car l’entreprise était titanesque.

 

La cuisine et le cinéma sont deux de vos passions ?

Oui, et ma troisième passion, c’est Paris. J’y suis né et je suis dans le 13e depuis 20 ans. Cet ouvrage est un petit guide de la ville. Le cinéma est une passion qui m’a poussé à effectuer ce travail de fourmi ingrat pendant des années. J’ai passé des heures à la vidéothèque à regarder les génériques de fin pour trouver le lieu de tournage... L’idée des restaurants est venue plus tard.

 

Proposer une sélection de films grand public était une volonté de votre part ?

Sur les 36 films qui sont restés, j’ai choisi ceux qui parlent à tout le monde. Et des restaurants qui sont tous bons. L’idée, c’est que même s’il n’est pas cinéphile, le lecteur qui se rend dans un de ces restaurants passe une bonne soirée. J’aurais aimé pousser un peu plus au début, on était partis sur 300 films, mais la moitié des restaurants n’existent plus, surtout si les films datent un peu. Il faut savoir aussi que, très souvent, ce sont les mêmes réalisateurs qui placent leur action au restaurant. Klapisch intègre toujours une scène de café, Laurent Bénégui, qui est fils de restaurateur, aussi… Et à l’inverse, il y a certains restaurants qui sont passés plusieurs fois au cinéma. Le plus célèbre est La renaissance, dans le 18e. Des scènes des Ripoux et d’Inglorious Bastards y ont été tournées.

 

Est-ce un atout commercial pour un restaurant, de passer sur le grand écran ?

Pour certains, oui, comme Amélie Poulain. Mais il y en a qui ne savent même pas qu’il y a eu un film chez eux : les serveurs tournent, les propriétaires changent. Avec le temps on oublie. Et pour les lieux luxueux, très présents au cinéma, ils n’ont pas besoin de cette publicité.

 

Comment avez-vous sélectionné les restaurants du 13e ?

J’en ai cité deux. Les Cailloux, tiré du bouquin de David Foenkinos, qui est un gars du 13e. Et Le Petit Marguery. Mais celui-ci est un piège, puisqu’il a été tourné en studio ! Cela dit, le restaurant est très bon. Il y a d’autres films que je n’ai pas pris, notamment Les Ripoux n°3, qui se passe dans le quartier chinois. Le restaurant asiatique en question n’était pas bon. Je n’avais pas beaucoup de choix : le 13e, c’est un Paris moins carte postale, on y tourne moins ce genre de scènes que dans le 11e ou le 18e.

 

Comment expliquez-vous le succès de ce petit livre autoproduit ?

Ce sont des sujets qui plaisent : cinéma et restaurants sont deux lieux de convivialité. Pour le reste, j’ai commencé tout seul. Je me suis fait jeter de toutes les maisons d’édition, je n’ai rien à voir avec milieu du cinéma, ni de la restauration. Je n’ai aucun réseau. Un ami a créé une micro maison d’édition, et on s’est lancés tous les deux. Il s’est occupé de l’édition et de l’impression et moi de tout le reste. On a démarré sur 400 exemplaires. Ça nous semblait énorme, et finalement ça marche bien, on a réimprimé trois fois pour l’instant.

 

 

Au cinéphile gourmand, par Guillaume Robequain, Éditions Jubarte, 13,90€

Disponible dans trois librairies du 13e : librairie Nicole Maruani au 171, boulevard Vincent Auriol, librairie de la Poste 45, rue Jeanne d’Arc et librairie Royaumes, 42 rue de Tolbiac.

 

 

 

 

 

Publié par Rébecca Khananié  le 19 Mars 2015
 

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