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PORTRAIT | Surtitre : Taï-Luc

 

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Viet âme

Chanteur, guitariste et parolier de La Souris Déglinguée (L.S.D.), groupe vétéran de la scène punk rock, Tai-Luc enseigne à l’Inalco depuis plus de vingt ans. De la banlieue à l’Asie en passant par le 13e, son cheminement tient du retour aux sources comme de l’invitation à voir ailleurs si j’y suis.

« La première fois que je suis venu dans le 13e, se souvient Tai-Luc, c'était avec mon père, en 1978, quand les boat-people ont commencé à arriver. À Nationale, dans le petit centre commercial qui existe toujours, il y avait un cinéma. Ensuite on venait au Barbizon, voir des films de kung-fu. Mais c’est à partir de 1986 que j’ai vraiment commencé à envahir ce quartier qui est très particulier pour moi et pour La Souris Déglinguée. Sans lui, certaines chansons du groupe n’auraient pas existé. » J’ai rendez-vous avec Tai-Luc dans un minuscule restaurant asiatique de la rue de Tolbiac, devant un grand bol de soupe pho. Autour de son cou, le chanteur et guitariste de L.S.D. a légèrement dénoué son krama, ce tissu traditionnel cambodgien dont il se coiffe parfois pendant les concerts. Tai-Luc est une légende du rock hexagonal. Mais en dehors de la scène, l’homme est plutôt discret. Rien d’un rocker narcissique, d’un rude boy ou d’un leader. « Je n'aime pas me montrer, alors que d’autres, c'est leur truc d'occuper le terrain. »

 

Un « intermittent de l’intermittence »

La Souris Déglinguée est un groupe vétéran de la scène punk-rock en France. Depuis 1979, sa date de naissance officielle, il a aligné treize albums studios et d’innombrables concerts. Dans la cuisine de L.S.D. mijotent des ingrédients savamment dosés à base de punk rock, rockabilly, dub, rap, jazz et chanson réaliste, le tout épicé de quelques touches asiatiques. Une formule sans équivalent et qui tient la route. Évidemment, la recette ne vaut rien sans les textes de Tai-Luc. Mélancolique et combatif, tendre et fraternel, il chante la nouvelle aube des paumés, danse le bop de la dernière chance, n’oublie jamais les Marie-France, qu’elles soient algériennes ou cambodgiennes, raconte les chiens perdus sans collier, la nuit, la banlieue, Barbès, Jaurès, Stalingrad ou « Saigon-sur-Seine ». Une écriture sensible, sans gras, des poèmes urbains qui s’inscrivent dans une tradition remontant à François Villon (à qui il a dédié une chanson) et, plus proche, à Pierre Mac Orlan, l’auteur du fameux Quai des brumes.

 

[...] Lire la suite dans Le 13 du Mois #49

 

Publié par Olivier Bailly  le 16 Mars 2015
 

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