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CULTURE | À la fabrique de danse

 

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Difficile de savoir pourquoi mais voir un bâtiment qui a eu une histoire industrielle ou patrimoniale rouvrir ses portes pour abriter un lieu culturel réjouit toujours. Peut-être parce que son passé en fait un lieu habité, et donc habitable, chaleureux ? Peut-être parce qu'à défaut de croissance on y assiste à un rebondissement économique ? Quelles que soient les raisons, la Briqueterie, à Vitry-sur-Seine, ne fait pas exception à cet enthousiasme. Ouvert en mars 2013, le Centre de développement chorégraphique a investi les murs transformés du dernier bâtiment des Briqueteries de Gournay, fermées en 1966 après un siècle d'activité. Désormais, ce ne sont plus des briques qui sortent d'ici mais des gestes, chorégraphies forgées par des danseurs et chorégraphes de tous horizons lors de séjours de travail de une à cinq semaines.

 

Les quatre studios, dont un doté d'un gradin de 180 places, s'ouvrent régulièrement au public, pour lui montrer des spectacles en cours de création ou achevés. Des rencontres qui permettent aussi aux danseurs de recevoir des avis et d'avancer dans leur travail. Si certaines créations seront ensuite vues pendant la Biennale du Val-de-Marne, d'autres partent vers des destinations plus lointaines. Ainsi, Luc Petton qui, en janvier, familiarisera ici ses grues cendrées avec le public, jouera ensuite au Théâtre de Chaillot. Le jeune Daouda Keïta, dont la résidence s'achevait en décembre, repartira quant à lui au Mali, d'où il était venu grâce à un partenariat avec l'institut français. Dans le même esprit voyageur, le thème de la prochaine édition de la Biennale, « Sens migratoires », évoquera des déplacements chorégraphiques mais avant tout politiques et humains.

La Briqueterie, 17 Rue Robert Degert, 94400 Vitry-sur-Seine. À cinq minutes de la porte de Choisy avec le bus 183 (4e arrêt « La Briqueterie »). Renseignements au 01.46.86.17.61 et sur www.alabriqueterie.com. Luc Petton, ouverture de studio les 22 et 23, 28 et 29 janvier à 19h.

 

 


 

3 questions à Daniel Favier, directeur de la Briqueterie

Quel est le rôle d'un Centre de développement chorégraphique ?

Centre de développement chorégraphique est devenu un label national en 2006, mais cela regroupe des structures historiques telles que Danse à Lille, les Hivernales d'Avignon..., des structures qui, chacune à leur manière, œuvrent beaucoup sur leur territoire par le biais de spectacles, d'actions de sensibilisation... La Biennale du Val-de-Marne est plutôt une structure de diffusion, de production de la danse. Elle regroupe un réseau d'une vingtaine de théâtres depuis 1979, quand elle a été créée à Vitry par Michel Caserta.

 

Comment sont choisis les danseurs et chorégraphes qui viennent travailler ici ?

Les compagnies envoient des demandes que nous examinons. Ce sont des projets qui sont accueillis dans les théâtres de notre réseau, ou non. Nous recevons une soixantaine de compagnies par an et trois compagnies associées. Celles-ci nous suivent sur 2 ans, et nous finançons une partie de leur production.

 

Comment un lieu de conception comme celui-ci peut-il s'inscrire dans une ville ?

Nous faisons beaucoup de visites guidées du bâtiment, pendant les Journées du patrimoine ou pour des structures qui nous le demandent. Nous profitons de ces moments pour emmener les visiteurs vers autre chose, en se disant que la danse peut intéresser tout le monde. Il y a des spectacles sur le parvis (pourvu de gradins), dans le jardin... Et les ouvertures de studios. Les gens ne savent pas ce qu'ils vont voir, parce que ce sont des choses difficiles à décrire. Ils ne viennent pas dans l'attente de quelque chose mais pour être surpris.

 

Publié par Pascaline Vallée  le 08 Janvier 2015
 

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