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POLITIQUE | La banlieue rouge voit rouge

 

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Municipales dans le Val-de-Marne

Entre triomphe de la droite, montée du Front national et chute de bastions communistes, le Val-de-Marne a été bien secoué par les élections municipales.

Séisme à Villejuif

C’était un des emblèmes de la banlieue rouge. Depuis 1925, Villejuif était dirigée par un maire communiste. Le 30 mars, une liste d’« Union citoyenne » a battu avec 48,69% des voix la sortante Claudine Cordillot (43,52%), pourtant soutenue par le Parti socialiste, le Front de Gauche et le MRC, à l’issue d’une triangulaire avec le FN. À la tête de cette coalition gagnante, quatre candidats qualifiés pour le second tour sous des étiquettes hyper disparates : UMP pour Franck Le Bohellec, UDI pour Jean-François Harel, divers gauche pour Philippe Vidal et Europe Écologie-Les Verts (EE-LV) pour Natalie Gandais. « Les électeurs nous ont fait comprendre que nous devions nous unir pour changer les choses. C’était en discussion depuis quelques mois », confie Franck Le Bohellec.

L’initiative a fait hurler à gauche. EE-LV a exclu Natalie Gandais et donné son logo à son adversaire. « C’est une liste de droite qui avance masquée », a dénoncé le PS local. « Il faut dépasser le clivage droite-gauche, martèle de son côté Franck Le Bohellec, en citant l’Allemagne, où les familles politiques travaillent ensemble. » Peut-on mettre cette victoire au compteur de l’UMP ? « Je ne peux pas ne pas les remercier de m’avoir fait confiance », botte-t-il en touche.

À ceux qui leur objectent que l’équipe n’a rien en commun à part le « Tout sauf Cordillot », le nouveau maire répond que « 80% des programmes étaient identiques. Les 20% restants sont une richesse supplémentaire. » Parmi les divergences, on peut citer la construction de nouveaux logements sociaux et la participation au Grand Paris.

Les conquêtes ratées du PS

En plus de perdre deux mairies (lire par ailleurs), le PS échoue dans les villes qu’il espérait prendre aux communistes. À Ivry, Sandrine Bernard ne rassemble que 17,8% des voix au second tour face à son ancien allié Pierre Gosnat (55,1%) et au candidat de centre et droite Régis Leclerc (27,1%). Elle s’est maintenue après le premier tour contre l’avis du parti qui lui a retiré son investiture. Le socialiste Pascal Rioual se voyait conquérir Chevilly-Larue. Il n’obtient qu’un faible 22,5% contre Stéphanie Daumin, soutenue par Les Verts, qui succède dès le premier tour (51,2%) à Christian Hervy.

La gauche se prend une droite

En plus de plus de 30 ans, la droite n’avait jamais remporté autant de mairies dans le 94. L’UMP en prend huit, dont l’Haÿ-les-Roses et Noiseau au PS et La Queue-en-Brie, et Villejuif au PCF. Le Modem en a deux (une de plus), et l’UDI conserve Vincennes. Au total, la droite dirige 27 villes contre 18 pour la gauche. Le PS conserve cinq mairies sur sept.

Le PCF résiste plutôt bien si l’on compare ses résultats à ceux qu’il obtient en Seine-Saint-Denis, où il perd trois bastions. Ses candidats sont réélus dans dix villes dont Gentilly et Vitry. Au Kremlin-Bicêtre, Jean-Luc Laurent (MRC) rempile pour un 4e mandat. EE-LV conserve Arcueil et Gauche citoyenne Orly.

Le taux de participation dans le département (plus de 52% aux deux tours) est inférieur de 2% à celui de 2008. L’abstention dépasse largement la moyenne nationale (36%), surtout dans les bastions PCF. La palme revient à Vitry où 56,7% des électeurs ne se sont pas déplacés.

Le FN fait trembler Villeneuve-Saint-Georges

La candidate sortante communiste a eu chaud à Villeneuve-Saint-Georges. Sylvie Altman n’est réélue qu’avec 50,2% des voix face à Philippe Gaudin, dont la liste (31,8% au premier tour) a fusionné avec celle du FN Dominique Joly (26%). Une main tendue qui lui a coûté l’investiture de l’UMP et de l’UDI. Le duo a déposé un recours contre l’élection, estimant que l’équipe de Sylvie Altman a fait pression sur les électeurs. Ceux-ci se sont en tout cas déplacés en masse : la participation a bondi de neuf points entre les deux tours, atteignant 59,9%. Les onze listes FN du 94 ont toutes « placé » au moins un de leurs membres. 23 élus FN vont donc entrer dans les mairies du Val-de-Marne.

Publié par Jérôme HOFF  le 14 Avril 2014
 

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