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ÉLECTIONS MUNICIPALES I Ce que disent les urnes du 13e

 

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Forte abstention, ancrage à gauche, progression des petits partis... Après une campagne plutôt terne et la victoire sans surprise du maire PS sortant Jérôme Coumet, tirons les principaux enseignements de cette récente échéance électorale.

L'ABSTENTION, GRANDE GAGNANTE

Le vainqueur n'est pas celui que l'on croit. Car le parti qui a remporté le plus grand nombre de suffrages est celui de ceux qui ont choisi de ne pas s'exprimer. La région Ile-de-France est une des plus mauvaises élèves de l'Hexagone. Dans l'arrondissement, l'abstention a atteint 42,6 %, un taux bien plus élevé que la moyenne nationale, 36,3 %. Les habitants du 13e ne se sont pas déplacés. Au premier tour, lorsque Jérôme Coumet virait en tête, à 44,45%, il était talonné non pas par Édith Gallois, mais par les abstentionnistes, à 44,22%... Quand on leur avait posé la question (voir Le 13 du Mois n°38), les deux candidats s'étaient montrés rassurants. Loin d'imaginer ce niveau record. « On est plus ou moins au niveau de 2008 », relativise encore Jérôme Coumet.

Les deux candidats ont tout fait pour séduire les Olympiades : réunions publiques, tractages... Malgré leurs efforts, c'est le quartier qui s'est le plus massivement abstenu. Les bureaux de vote autour de la dalle ont souvent dépassé les 55% d'abstention, avec un pic à 58,6% au bureau de vote n°22, rue Franc Nohain ! Si les Asiatiques ont la réputation de peu voter, les milieux populaires s'en détournent aussi largement. « Plus les gens ont des difficultés, moins ils s'expriment », regrette Jérôme Coumet. Il n'empêche, c'est un signal fort adressé au politique, et la légitimité de l'élu en prend un coup. N'est-ce pas un problème de remporter les suffrages de 62% des 58% d'électeurs qui se sont exprimés, soit seulement un habitant du 13e sur trois ? Jérôme Coumet préfère éluder.

 

UN ARRONDISSEMENT ANCRÉ À GAUCHE

La victoire de Jérôme Coumet avec 62,2% des voix le 30 mars ne fait pas l'ombre d'un doute. Le 13e est une terre socialiste. Le contexte national défavorable – un François Hollande impopulaire – lui a sans doute fait perdre quelques points par rapport à 2008, où il avait frôlé l'élection au premier tour, mais l'homme rempile tranquillement pour une nouvelle mandature. Depuis la fin de l'ère Toubon, la gauche domine outrageusement l'arrondissement, aux municipales comme aux législatives. « J'ai comparé mon score à celui des villes françaises de plus de 100 000 habitants, on fait l'un des meilleurs si ce n'est le meilleur score de la gauche ! Et c'est notre arrondissement qui apporte plus de voix à Anne Hidalgo », s'enorgueillit Jérôme Coumet.

Édith Gallois, à la tête d'un ticket UDI-Modem-UMP, n'a pas fait le poids : 24,98% des suffrages au premier tour – 20 points de moins que Jérôme Coumet, abyssal –, 37,57% au second. Mieux que l'UMP Véronique Vasseur en 2008 (30,12%), mais toujours aussi loin de Jérôme Coumet. L'échec est patent. Et ce n'est pas franchement la faute aux candidatures dissidentes, presque insignifiantes : 2,50% pour Benoît Meyruey (ancien compagnon de l'UDI, sous les couleurs de Nous citoyens), 1,74% pour le jeune candidat de Paris Libéré Aurane Reihanian. « Je suis lucide, c'était difficile de gagner. Mais j'ai quand même fait un des meilleurs scores de l'est parisien ! L'honneur est sauf », estime Édith Gallois, qui espérait grappiller un siège au Conseil de Paris. Anne-Sophie Souhaité, un temps pressentie pour prendre la tête de la liste puis reléguée en troisième position, croisait les doigts. En vain. Le rapport des forces – 11 conseillers pour la gauche, 2 pour la droite – demeure le même. En somme, rien n'a changé.

 

[...] Lire la suite de notre analyse dans le 13 du Mois #39

 

Publié par Philippe Schaller  le 14 Avril 2014
 

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