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DOSSIER | LE 13e SOUS L'OCCUPATION

 

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Le 9 novembre 1940, le maréchal Pétain légitimait la collaboration d’État en signant la Charte du travail élaborée par son ministre de l’Économie nationale René Belin. Dans le 13e arrondissement, siège d’imposantes usines désormais démantelées, le combat mené par les syndicats et les milieux populaires en faveur des droits sociaux et républicains s’engage dès septembre de la même année.

Employés de chez Panhard-Levassor, de l’usine Delahaye, de la raffinerie Say ou encore de l’Association des ouvriers en instruments de précision (AOIP)... Au total, 1 800 hommes et femmes nourris au progressisme du Front populaire se mobilisent dès 1939 contre le pillage financier et technologique organisé pour nourrir l’effort de guerre nazi. Des « comités populaires » voient le jour l’année qui suit chez les salariés du métro Italie, de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, de la compagnie des eaux du 13e et de la sucrerie Say. Ce mouvement de masse fut aux sources de la Résistance dans cet arrondissement de cheminots, de métallos et autres prêtres-ouvriers.

Nombreux sont les témoins encore bon pied, bon œil à même d’enrichir les sources documentaires. Nous sommes allés fouiller dans ce vivier pour tirer le portrait d’une époque où, quoique martyrisé, le peuple de ce coin Paris parvint, au bout du compte, à ériger des barricades et ouvrir la voie aux libérateurs.

 

À lire dans ce dossier du 13 du Mois #30 :


♦ Le 13e populaire et résistant :

Ouvriers, syndicalistes, cheminots et professeurs du 13e arrondissement se sont ingéniés à lutter contre les Nazis, perpétuant un combat hérité des avancées sociales de 1936. Balade dans ce 13e résistant, des saboteurs de la gare d'Austerlitz aux activistes catholiques des couvents de l'arrondissement.

 

♦ Un entretien avec Serge Boucheny :

Formé à l’école d’apprentissage Gnome et Rhône (future Snecma), Serge Boucheny y a fait toute sa carrière en tant qu’ouvrier rectifieur. Militant syndical et politique, figure du Parti communiste, il a ensuite été député du 13e en 1967 puis sénateur de Paris de 1969 à 1986. Déjà auteur en 2006 de Chronique ouvrière, le moteur d’avion, des hommes, des luttes, il vient de publier aux éditions du Geai bleu Les Parisiens en Résistance, Paris 13e.

 

♦ Une carte détaillée des points chauds dans le 13e arrondissement pendant la guerre.

 

♦ Gare et hôpitaux, lieux stratégiques :

On pourrait parler de résistance à l’usure. Alors que les Allemands investissent Austerlitz et la Pitié-Salpêtrière, cheminots et personnels hospitaliers désorganisent la machine hitlérienne à coups d’actes de sabotage et de débrayages massifs.

 

L'Église dans l’action :

Derrière la figure contestée du pape Pie XII, des sœurs, des prêtres et des militants catholiques ont joué un rôle déterminant dans la Résistance et notamment lors de la Libération de Paris. Voici trois histoires emblématiques.

 

♦ Un témoignage de Robert Misrahi : "philosophe du bonheur", porteur de la sinistre étoile jaune pendant la guerre, il nous narre ses aventures de jeunesse dans le métro. Métro parisien qui, dans le même temps, fut l'unique moyen de locomotion et connut une fréquentation jamais égalée depuis : Grégoire Thonnat, auteur d'une Petite histoire du ticket de Métro (éditions Télémaque) retrace pour nous cette période.

 

♦ Paris libéré, le 13e agité... :

Le 25 août, la 2e Division Blindée du général Leclerc entre dans Paris, au terme de plusieurs jours de grève et d’insurrection. Avec une soixantaine de barricades sur les 600 érigées partout dans la capitale, le 13e arrondissement a rempli sa mission dans la libération de Paris.

 

♦ Un Allemand dans la Résistance :

En 1933, une famille de Francfort s’installe à Paris pour fuir les lois antisémites. Elle combattra le nazisme depuis la France. 80 ans plus tard, Siegmund Gingold, le benjamin, n’est pas retourné vivre en Allemagne comme ses frères. C’est dans son appartement parisien, boulevard de l’Hôpital, que nous le rencontrons.

 

Le Juste combat de Thomas Degré :

Thomas Degré a consigné son histoire familiale dans De Budapest à Paris, reconnaissance pour des Justes (1942 – 2012), publié chez Manuscrit.com. Cette enquête à la recherche de ceux qui cachèrent son père adoptif a été écrite dans la maison familiale, au cœur de la Cité florale, où Thomas Degré vit toujours aujourd’hui.

Publié par Pierre Yves Bulteau  le 11 Juin 2013
 

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