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Bon plan resto - Chez Mémé

 

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La deuxième jeunesse de la cuisine à l'ancienne

Il existe, au détour d'une petite rue calme du quartier des Peupliers, un lieu placé sous l'esprit tutélaire de Mémé. Chez elle, c'est repas du dimanche… du lundi au vendredi : 30 couverts, un cadre chaleureux, des petits prix et des plats qui mijotent du matin au soir.

Voilà un an et demi que les « petites filles » de Mémé, Raphaëlle au service, Astrid aux fourneaux, ont décidé de s'implanter rue du Tage. Les deux jeunes femmes y proposent une cuisine maison faite de vrais petits plats d'antan accommodés au goût du jour. La palette de porc au pois du Cap en est un exemple : difficile de laisser repartir son assiette sans y avoir trempé son morceau de pain.

Le zèle gourmand se justifie d'autant plus qu'ici, rien n'est fait à la va-vite. Pays du cochon roi, Chez Mémé n'hésite jamais à présenter à sa clientèle, souvent jeune et nouvellement venue dans le quartier, des morceaux bien choisis de l'animal. Croquettes de groin et autres rognons s’affichent régulièrement sur le menu aux côtés du coquelet rôti ou de la bavette pour un tarif compris entre 10 et 15 euros. Sur la carte des entrées à 3 euros figure souvent un croustillant aux pieds de porc aux côtés du traditionnel œuf mayo. Pour le même prix, on vous proposera en dessert d'honnêtes panacotta et fondants au chocolat.

C'est un chef normand, un « vrai qui cuisinait à l'ancienne », nous assure Astrid, qui lui a transmis le flambeau – disons plutôt la spatule – à la reprise de cet ancien bar. Reparti depuis au pays natal, il a laissé les clefs de la baraque à la cuisinière qui s'active dès 8 heures du matin pour mitonner ses plats en sauce sans arrêt jusqu'au soir. Gare aux mange-tard, donc, car à ce rythme soutenu, la cuisine ferme à 21h30. Libre à vous, malgré tout, de laisser passer l'heure fatidique pour venir boire un coup et profiter de la gouaille des deux patronnes.

Cuisine et brocante

Côté décoration, les dynamiques héritières de Mémé ont dégoté au fond des malles des brocanteurs une variété incroyable d'objets anciens qui ont le don d'aiguiser l'appétit tout en provoquant une jolie nostalgie. Conserves et emballages ocre brun aux slogans désuets, ustensiles et livres de vieille cuisine se côtoient sur les étagères de la petite salle. Les sets de table sont à l'effigie d'une vieille dame souriante accompagnée d'un cochon ahuri où figure d'ailleurs la mention d'une « Médaille d'or au concours œuf mayonnaise de Sainte-Joly-les-Coquetières, 1928 ». Une récompense à laquelle on voudrait bien croire au vu du décor...

Quand arrivent les plats, on constate qu’il n’y a pas deux assiettes ou deux verres qui soient identiques. Astrid et Raphaëlle sont des chineuses passionnées, et c'est à l'unité qu'elles se procurent les éléments du service de table. À les croire, les verres dépareillés provoquent parfois chez le client la saine crainte de n'avoir pas autant à boire que son voisin... À ce propos, la carte des vins se compose d'une dizaine de bouteilles à l'excellent rapport qualité-prix. Pas de Bordeaux ni de Bourgogne, mais des Côtes-du-rhône et des vins de Cahors ou du Ventoux vendus pour une vingtaine d'euros. Toutes les références sont bien entendu proposées au verre pour 3,70 euros.

À noter que la terrasse du bar bistro, à l'angle de la rue du Tage et de la rue Damesme, est d'un calme très inhabituel à Paris, promesse d'agréables déjeuners printaniers. Alors évidemment, il n'y pas - encore - grand chose alentour qui soit de nature à détourner les noctambules de la Butte-aux-Cailles toute proche. Mais il y a désormais Chez Mémé, et c'est un très bon début.

40, rue du Tage. Ouvert le lundi de 8h à 15h, du mardi au vendredi de 8h à minuit. Renseignements et réservations au 01.45.80.05.06 et sur www.bistrotchezmeme.com.

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